Le directeur de la photographie Nicolas Gaurin AFC s’est illustré par un beau parcours dans le cinéma d’auteur, notamment sur les films de Thomas Lilti « Hippocrate » et « Première Année » ou « Douches Froides » d’Antony Cordier. Avec le long-métrage « Les Vengeances de Maître Poutifard » et la série « OVNI(s) », il démontre qu’il est aussi à l’aise dans la comédie. Sur le film de Pierre-François Martin-Laval, l’ALEXA Mini LF et les ARRI Signature Prime ont été mises à l’épreuve tandis que pour la série « OVNI(s) », le directeur de la photographie s’est appuyé sur l’ALEXA Mini. Dans cette interview, Nicolas Gaurin nous fait part de son expérience sur ces deux projets.
Commençons par le film « Les Vengeances de Maître Poutifard ». Pouvez-vous nous expliquer comment vous avez abordé ce projet sur le plan visuel ?
Pierre-François Martin-Laval m’a contacté pour « Les Vengeances de Maître Poutifard » après avoir vu la série « OVNI(s) » qui lui avait beaucoup plu. Pour son nouveau long métrage, il souhaitait une image travaillée qui ne soit pas catégorisée comédie du premier coup d’œil. Ce mélange des genres m’intéressait. Généralement, on ne m’appelle pas pour ce type de film, j’ai dit oui assez rapidement. Nous avons travaillé ensemble sur le scénario et, très vite, le côté conte de l’histoire est apparu.
Je me suis engouffré dans cette voie qui apportait une grande part de fiction. Cela créait chez moi des envies par rapport à l’image qui dépassait le cap de la comédie. Avec le chef décorateur Franck Schwarz, nous avons souhaité faire du studio pour, justement, décaler le propos. Visuellement, cela amenait une vraie touche de fiction, comme dans le QG de Maître Poutifard que nous avons traité un peu comme une grotte.
Votre choix d’équipement s’est porté sur l’ALEXA Mini LF et les Signature Prime. Quels facteurs ont influencé cette décision ?
Au départ, je pensais tourner en scope anamorphique, pour amener le film vers encore plus de fiction, dans la veine du cinéma populaire américain. J’ai rapidement compris que cela allait être compliqué avec les effets spéciaux et pour une question d’efficacité sur le plateau. Du coup, j’ai opté pour le 2:35, mais avec des optiques sphériques ARRI Signature Prime sur l’ALEXA Mini LF, que j’utilisais pour la première fois.