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La pub, terrain de jeu créatif : Kanamé Onoyama, directeur de la photo

La publicité et le clip sont laboratoires formidables pour une nouvelle génération de chefs opérateurs. Le directeur de la photo, Kanamé Onoyama, nous parle de son travail pour de prestigieuses marques telles que Nike et Dior ainsi que sur les clips d’artistes mondialement reconnus, le tout, tourné avec des équipements ARRI.

Jul. 6, 2022

Japonais installé depuis quinze ans en France, Kanamé Onoyama est venu faire ses études de cinéma à l'ESRA, après sa licence de littérature française à l'Université de Tokyo. Confronté aux difficultés de devenir assistant, il s'impose finalement comme chef opérateur dans la publicité et le clip, où il est devenu très tendance - les Anglais se l'arrachent - en France comme à l'étranger. Mais son véritable objectif est la fiction. En 2019, il signe la photographie de « Abou Leila », le long-métrage d'Amin Sidi-Boumédiène, sélectionné à La semaine de la Critique à Cannes, tourné en ALEXA Mini. Il est récemment intervenu sur plusieurs épisodes de la saison 2 de « Top Boy », une série culte au Royaume-Uni, relancée par Netflix. Un projet tourné en ALEXA Mini LF et optiques ARRI DNA. Aujourd'hui, il fourmille de projets fiction à l'international, tout en poursuivant une solide carrière dans la publicité. « La publicité est un milieu très flexible, toujours à la recherche de nouveaux talents », explique Kanamé Onoyama. « C'est le seul domaine qui m'a accepté et donné ma chance. C'est beaucoup plus difficile avec le cinéma français. C'est aussi pour cela que j'ai créé l'association Divé+ qui cherche à ouvrir le milieu à plus de diversité, à faire découvrir de nouveaux talents venus des minorités, avec notamment un système de mentoring. »

Voir la pub Nike « New Girl », destiné au marché Asiatique

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Dans la publicité, il enchaîne les gros projets - Pepsi, Uber, Dior, Mercedes-Benz - et, récemment, Nike « New Girl », réalisée par Caroline Koning (Bwgtbld). « Nike voulait faire un film féministe pour le marché asiatique », explique le directeur de la photographie. « Un créatif espagnol qui travaille au Japon aimait bien mon travail, il a pensé à moi. C'est une publicité que je voulais traiter comme une fiction. J'ai utilisé l'ALEXA Mini LF avec des Zeiss Supreme Prime. Je voulais une image moderne, piquée, avec un beau contraste et de beaux détails. J'aime beaucoup travailler avec l'ALEXA, notamment parce qu'elle est très fiable en termes de couleur. Quelle que soit mon intention visuelle, j'obtiens exactement ce que je veux. Depuis 2/3 ans, j'ai développé des Luts que je modifie à chaque film. Comme je travaille sur des projets très variés, dispersés dans beaucoup de pays, ces Luts me permettent de donner mon intention aux réalisateurs et aux équipes de postproduction et de ne pas avoir de surprise à l'arrivée. L'image est déjà colorée, contrastée, saturée, comme je le souhaite. »

Découvrez un clip à succès sur le web : Stormzy « Vossi Bop »

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En 2017, il prend un agent en Grande-Bretagne, où il enchaîne depuis les projets avec les meilleurs réalisateurs, mais aussi les clips de haute tenue: Stormzy « Vossi Bop », Dua Lipa « Break my Heart », Justin Bieber « Yummy ». « Je fais beaucoup de publicité, mais le clip est plus libre visuellement, notamment en Angleterre », indique Kanamé Onoyama. « Sur le clip « Vossi Bop » de Stormzy (Caviar), nous avons pris beaucoup de risques avec le réalisateur Henry Scholfield. J'ai travaillé avec une ALEXA Mini et tout tourné au grand-angle avec un 14mm Cooke S4/i. Ce clip a changé ma vie. Il a été très remarqué, m'a apporté beaucoup de propositions et a un peu lancé cette tendance d'une caméra très grand angle, avec des personnages très proches au premier plan, avec des transitions. »

Voir le clip de la chanteuse mondialement connue : Dua Lipa « Break my heart »

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« Aujourd'hui, je travaille beaucoup en ALEXA Mini LF », note le chef opérateur. « À cause notamment de la taille du capteur. C'est difficile à expliquer, mais j'ai l'impression que le personnage est plus présent, plus réel. L'image existe, un peu comme quand je fais des photos avec un moyen format de type Hasselblad. J'aime aussi beaucoup le viseur de la Mini LF. Avec lui, je peux vérifier mes images à tout moment, sans avoir besoin d'installer un moniteur externe. J'aime conserver la caméra la plus légère possible, de façon à rester mobile, intuitif. »

Vous pouvez en savoir plus sur le travail de Kanamé Onoyama via son site web ou son compte Instagram, ici :

https://kanameonoyama.com/
https://www.instagram.com/dive.plus.fr/

Image d'ouverture : Maxime Congi