Quelle a été la séquence la plus complexe sur « Mon Cousin » ?
Être en focales larges oblige à travailler d'une certaine manière la lumière. C'était particulièrement compliqué dans les séquences où Vincent Lindon est dans son bureau entièrement vitré avec une découverte sur tout Paris. Il ne fallait pas brûler les fenêtres et, en même temps, garder un certain niveau sur les visages. C'était une scène très complexe à tourner dans la durée. J'avais mon électro qui courait derrière le Steadicam pour apporter de petites sources de lumière sur les comédiens. Le capteur de l'ALEXA LF m'a donné beaucoup de latitude dans ces moments là. D'autant que sur ce film j'ai fait beaucoup de changements de diaph à l'intérieur des plans, parfois jusqu'à une dizaine.
Vous avez aussi utilisé l'ALEXA LF et les ARRI Signature Primes sur « La Bonne Épouse » de Martin Provost et « En Attendant Bojangles » de Régis Roinsard. Pourquoi ?
Quand j'adopte une combinaison caméra-objectif, je travaille avec elle dans la durée. Auparavant, j'aimais utiliser l'ALEXA classique avec des objectifs LEICA. J'ai tourné des dizaines de films avec celle-ci. Mais j'ai l'impression de l'avoir déjà bien exploré. J'avais envie de changement. Aujourd'hui, je me sens bien avec la combinaison ALEXA LF et ARRI Signature. C'est comme si je travaillais avec la même pellicule sans jamais faire la même image. D'ailleurs, il n'y a rien de plus différents comme films que « Mon Cousin », « La Bonne Épouse » et « En Attendant Bojangles ». Je n'ai pas besoin de changer d'outil à chaque fois. L'important, c'est que la caméra me donne la base d'image qui me plaît.