Vous avez aussi utilisé les poignées ARRI Master Grips ?
Oui, c'est un outil exceptionnel ! Je voulais un système qui me permette de choisir librement mes optiques. C'est le cas des Master Grips. Je travaillais avec des objectifs Sigma, en majorité un zoom 18-35mm et parfois un 50-100mm. Ce sont des optiques qui n'ont rien de particulier, mais elles flarent difficilement. Elles ont quelque chose de droit, de clean. Avec les zooms, j'ai surtout travaillé au 35mm qui me donnait la distance idéale avec les personnages. Il y avait cet enjeu dans « Animal » de filmer les gens dans leur écosystème. Avec le 35mm, je gardais une proximité avec les visages, sans les perturber. En même temps, je conservais un rapport au fond organique. Le décor restait bien présent en arrière-plan. Avec les Master Grips, je pouvais actionner le zoom, faire des petits recadrages dans le plan, ajuster la mise au point. Je travaillais beaucoup à 2.8 pour isoler les personnages. Ce qui m'obligeait à faire tout le temps des ajustements. A cette ouverture, le flou va exister mais on reconnait l'environnement derrière, même s'il s'estompe. Les Master Grips m'ont permis de jouer en permanence là-dessus, dans l'instant. C'est l'outil idéal quand on travaille à l'épaule et qu'il faut être très réactif.